par Tout comme vous, j’apprécie particulièrement ce sentiment de satisfaction lorsque je termine une tâche plus vite que le délai initialement prévu. Dans un élan de motivation, vous enchaînez avec une autre tâche en capitalisant sur votre productivité.
Vous restez focalisé sur la finalisation de vos tâches plutôt que sur la qualité du contenu, qui sera soulignée par des regards extérieurs à qui vous ne portez pas toujours attention.
Mais rassurez-vous, nous allons voir ensemble les travers de la surproductivité en télétravail, plus communément appelée la précrastination.
I. Les origines de la précrastination
Tout d’abord, voyons les éléments provoquant la précrastination. Il en existe un large éventail, mais attardons-nous sur les plus communs.
a. La motivation
C’est sans doute le plus fourbe, mais la motivation est le plus souvent moteur de la précrastination. Il est difficile de s’en rendre compte car vous avez l’impression d’avancer et, à chaque tâche terminée, vous avez tout de suite envie d’en démarrer une autre sans vérifier le cahier des charges de votre client ou le niveau de qualité attendu.
Ce qui vous amènera systématiquement à la frustration dans le cas où il vous sera obligé de tout recommencer.
Je comprends cependant votre motivation pour le revenu que ces tâches vous apportent ou bien vos futures vacances que vous ne pouvez passer devant votre ordinateur.
b. Le caractère prévoyant
Comme dit l’adage “Pourquoi reporter à demain ce que l’on peut faire tout de suite”. Si, comme moi, vous avez tendance à être un peu trop prévoyant, il se peut que vous précrastiniez depuis plus longtemps que vous ne le croyez.
Et si la prévoyance n’était pas toujours une qualité louable ?
La peur d’accumuler des tâches jusqu’à ne plus pouvoir les assurer, voilà les fondations de votre précrastination.
Ainsi, il vous paraît naturel d’avoir toujours un coup d’avance, surtout en télétravail, pour vous rassurer et vous débarrasser au plus vite de cette source de stress.
c. Besoin de montrer son efficacité
Aujourd’hui, la rapidité est devenue un argument marketing de poids, et pour cause, l’humanité déteste attendre. Cela fait le bonheur de sociétés comme Amazon et sa livraison en 24h ou bien AirFrance en nous vendant des billets sans escale beaucoup plus chers, pour ne citer qu’eux.
Vous avez alors envie de montrer votre implication à autrui, le plus souvent dans un intérêt financier à moyen ou long terme, mais aussi pour que l’on flatte votre ego et votre expertise.
Cependant, il ne faut pas oublier la limite “humaine” que vous devez vous fixer : Combien de temps pouvez-vous passer à travailler à la maison sur une même tâche ? Avez-vous les compétences nécessaires pour mener ce projet à bien ? Combien de projets pouvez-vous mener en télétravail sans arriver à la saturation mentale ?
Toutes ces questions vous permettront de mieux vous connaître vous-même avant de connaître les besoins de vos confrères ou vos clients.
II. Quelles sont les conséquences de la précrastination
Avant d’attaquer les solutions, j’aimerais faire une escale sur les conséquences de la précrastination et pourquoi il est important de résoudre ce problème.
a. L’anxiété permanente du temps qui défile
Tout comme sa grande sœur, la procrastination, l’anxiété de ne pas terminer vos tâches à temps est la conséquence la plus commune chez les précrastinateurs. Pourtant, vous avez l’impression de travailler à un rythme soutenu, mais alors pourquoi avoir peur de votre horloge ?
Hum… Les réponses peuvent être nombreuses, mais celle qui m’a personnellement touché, et qui est peut-être votre cas, est l’estime que j’avais de mes propres capacités.
Sentir cette pression sur mes épaules lorsque j’avais du travail que moi seul pouvais accomplir, et toutes ces personnes qui comptaient sur moi, rendaient mes nuits beaucoup plus courtes. Alors, prendre de l’avance par tous les moyens était surtout un moyen pour moi de me rassurer.
Sans entrer dans les détails, je vous laisse un article complet sur l’estime de soi et ses solutions que je vous invite à consulter.
b. Perte de créativité
Le manque de créativité est le résultat d’une absence de brainstorming. Vous faites les choses comme elles viennent, sans trop réfléchir à la forme, que vous rendez par la suite.
Ce n’est pas un reproche, mais une mauvaise habitude qui malheureusement ne vous distingue pas vraiment des autres professionnels de votre activité. Lorsque l’on vous sollicite, on attend de vous votre expertise, bien évidemment, mais surtout votre “signature” ou votre “marque de fabrique”, pour le dire vulgairement.
C’est ce qui va créer l’effet “Whaou” lorsque vous montrerez votre travail et fera en sorte que l’on se rappelle de vous. Pour cela, il n’y a pas de secret : seulement du temps et de la créativité.
c. Impact sur votre carrière
En lien avec le point précédent, l’impact sur votre carrière est le plus pénalisant. Se voir confier la gestion d’un gros projet sera beaucoup plus compliqué, et il sera difficile de faire valoir votre crédibilité, surtout en télétravail.
Par ailleurs, vous aurez également beaucoup de mal à constituer un réseau professionnel autour de vous et, à long terme, la précrastination peut limiter votre potentiel de croissance professionnelle.
Avant de poursuivre et si votre productivité en télétravail est quelque chose qui vous préoccupe. J’ai créer pour vous un guide complet qui vous permettra d’être plus organisé et efficace au quotidien. Vous pouvez le retrouver ci-dessous.
III. Les méthodes au top contre la précrastination
Il est maintenant temps pour vous de tout savoir sur comment vous défaire de ce problème pour de bon. Je préfère vous prévenir, certaines méthodes vont vous paraître évidentes.
a. Utilisation d’outils de gestion de projet
Au cours de la pandémie et avec l’explosion du télétravail, nombreuses sont les startups qui se sont lancées dans la conception de logiciels de gestion de projet, pour la plupart essentiels au suivi à distance des projets. Que vous soyez une société avec plusieurs employés ou bien un micro-entrepreneur solitaire, vous pouvez gérer intégralement tous vos projets depuis ces logiciels :
- Trello
- Asana
- Monday.com
- ClickUp
- Wrike
- Basecamp
- Jira
- Notion
- Microsoft Project
- Smartsheet
Certains sont gratuits, d’autres payants mais offrent des fonctionnalités plus avancées. La plupart du temps, ces SAAS restent très faciles d’usage, généralement avec un système de drag & drop ou de to-do lists, beaucoup plus simples pour garder le rythme sans être débordé.
Il ne vous reste qu’à découper étape par étape votre projet en tâches puis en sous-tâches et les répartir sur plusieurs semaines en indiquant votre deadline.
b. Quitter votre espace de travail lors de vos pauses
C’est personnellement la solution que j’ai adoptée : prendre un moment pour s’aérer l’esprit loin de votre bureau, pour vous dégourdir les jambes, écouter de la musique dans un endroit boisé, assez loin de toute circulation urbaine ou pollution sonore de préférence.
Bref, vous éloignez de tout ce qui peut vous évoquer le travail.
L’idée est de porter un regard neuf sur ce que vous avez produit, car il est difficile d’identifier ses propres erreurs si l’on ne prend pas de recul. Je ne vous apprends peut-être pas grand-chose, mais lorsque vous produisez quelque chose vous-même, votre cerveau a tendance à lui donner plus de valeur.
c. Apprenez à gérer l’anxiété de l’inachèvement
Je comprends que vous adorez finir ce que vous avez commencé, ce n’est pas nouveau. Vous débarrasser d’une tâche qui vous encombre vous permet de ne plus y penser, et c’est quelque chose à laquelle nous sommes tous formatés dès le plus jeune âge.
Rappelez-vous lorsque vous étiez enfant, de vos amis criant votre prénom pour aller vous divertir avec eux, ou bien du sentiment que vous avez eu une fois que vous aviez terminé vos devoirs pour la semaine.
C’est pourquoi vous devez apprendre à gérer l’anxiété causée par l’inachèvement de votre projet. Pour cela, vous devez court-circuiter votre esprit par d’autres actions finies, comme par exemple :
- Faire le ménage
- Ranger et organiser vos placards
- Lire un article 😉
- Faire du sport
- Mettre à jour votre budget et vos finances
Toutes ces petites actions vont vous permettre de penser à autre chose, et une fois terminées, elles vous apporteront ce sentiment de satisfaction que vous aimez tant.
d. Demander régulièrement un avis avant de poursuivre votre travail
Cette époque où votre responsable intervenait à votre épaule pour vous donner les éléments à corriger peut sembler lointaine. Cependant, même en télétravail, vous avez toujours la possibilité de demander un avis à d’autres confrères ou consœurs de votre activité.
Si vous en avez parmi vos collègues, vous pouvez toujours leur en toucher deux mots ; si vous n’en avez pas, vous pouvez en demander sur les réseaux sociaux et autres plateformes de freelancing (beaucoup plus sécuritaires).
Il ne faut pas en avoir honte, c’est même une pratique courante.
Faites attention tout de même aux informations confidentielles contenues à l’intérieur. Personnellement, je préfère prendre le temps de faire signer un accord de confidentialité aux autres indépendants à qui je confie mon travail, en prenant soin de leur donner seulement le nécessaire, sans plus.
e. Mettez-vous à la place du client
Encore un point qui peut paraître évident, mais il reste important de comprendre pourquoi le client pour qui vous travaillez a besoin de vos services. Si vous étiez à sa place, accepteriez-vous le travail que vous comptez lui fournir ? Au prix le plus juste ?
Là-dessus, il vous faudra faire preuve d’autocritique. Mais dans le cas où vous avez du mal à répondre à ces questions, c’est peut-être que votre prestation n’est pas rentable pour la personne à qui vous devez la rendre.
Heureusement, vous avez maintenant toutes les méthodes à travers cet article pour rectifier le tir.
f. Laisser reposer votre travail au moins 24 heures avant de revenir dessus (si le temps vous le permet)
Une fois toutes vos tâches finalisées : ne rendez pas votre travail tout de suite !
C’est toujours au dernier moment que vous vous rendez compte des éléments que vous auriez pu ajouter ou rectifier.
Ainsi, je vous recommande toujours de garder du temps pour tout revoir depuis le départ, de préférence 24 heures de repos bien mérité. Ce délai est considéré comme suffisant pour vous permettre de revenir avec une perspective fraîche sans pour autant oublier les détails.
Infos bonus : Néanmoins, c’est le seul moment où vous avez la possibilité de prendre des notes sur les idées qui vous viennent à l’esprit pendant votre repos, sans revenir immédiatement sur votre travail.
IV. Les erreurs courantes
Avant de nous quitter, je vous invite à parcourir ensemble les erreurs courantes auxquelles vous pouvez faire face.
a. Confondre précrastination et productivité
C’est trop souvent le cas en télétravail : vous confondez la précrastination avec la productivité, et il n’est pas impossible que vous ayez des doutes sur votre productivité dès que vous commencez à appliquer les conseils donnés plus haut.
Alors, ne soyez pas dur avec vous-même si votre productivité venait à baisser pendant un moment. Cette période d’ajustement est normale et nécessaire pour distinguer les tâches réellement importantes des tâches futiles qui donnent l’illusion de l’accomplissement.
b. Ignorer les signes de stress et de fatigue
Négliger les signes d’anxiété ou d’épuisement de votre corps intervient lorsque vous essayez de maintenir une productivité élevée. Les premiers signes ne doivent pas être pris à la légère et sont des indicateurs de récupération que vous devez apprendre à écouter.
À court terme, vous aurez du mal à vous remettre au travail le lendemain, avec un état d’esprit beaucoup plus aigri, et à long terme, vous risquez de commencer à remettre au lendemain de manière abusive et donc de procrastiner.
c. Ne pas demander d’aide
Plus que de ne pas demander d’aide, c’est surtout la peur de paraître incompétent ou de déranger les autres. Le souci étant que vous ne pouvez pas exceller dans tous les domaines.
Cette attitude peut conduire à une surcharge de travail, un isolement accru et surtout à un non-respect des délais.
Alors, n’hésitez pas à vous entourer de professionnels qualifiés dans le cas où vous n’avez pas l’expertise nécessaire pour une tâche. Travailler avec d’autres personnes vous obligera à vous adapter à la productivité de vos collaborateurs, ce qui vous aidera à lutter contre votre précrastination.
V. Ce qu’il faut retenir
À présent, vous avez déjà fait un grand pas en avant, alors félicitations.
Mais gardez à l’esprit qu’il est compliqué de maintenir une productivité stable dans le temps sans finir par bâcler, surtout en travaillant à domicile. Il vous faudra donc tester et appliquer les stratégies mentionnées, mais en priorité écouter votre corps et ajuster votre méthode de travail.
C’est en trouvant un équilibre sain que vous pourrez performer dans votre vie active.
