Vous avez déjà tenté de finaliser un devis avec un Wi-Fi qui rame, installé sur une table bancale en terrasse pendant qu’un scooter klaxonne toutes les dix secondes ? Si oui, vous savez à quel point concilier travail et voyage peut parfois être compliqué.
Entre les vols, les hôtels et les visites touristiques, il peut sembler difficile de trouver le bon équilibre entre vos obligations professionnelles et vos envies d’aventure.
Pourtant, si vous avez choisi la voie de l’indépendance, c’est peut-être justement pour cette liberté-là : pouvoir travailler d’où vous voulez, quand vous le décidez. Un billet d’avion dans une main, votre ordi dans l’autre et en tête l’envie de prouver qu’on peut rester productif même à 10 000 km de chez soi.
Ce qui est tout à fait possible, mais demande un peu plus qu’un adaptateur universel et une carte SIM locale.
C’est pourquoi, et après avoir moi-même rencontré ce problème durant mes nombreuses escapades, je vais vous donner en détail les astuces pour rester productif et organisé partout dans le monde. Le tout en profitant au maximum de votre destination, bien entendu.
I. Avant de partir : préparez le terrain
Avant de prendre le large, il est essentiel de poser les bases pour que tout roule pendant votre aventure. Une bonne préparation, c’est la clé pour éviter les imprévus et garantir une productivité sans faille, peu importe où vous allez.
1. Créez un planning

Travailler en déplacement demande une certaine agilité. Vous n’êtes plus dans votre bureau habituel, avec vos repères et votre routine. Les journées peuvent vite partir dans tous les sens si vous ne posez pas quelques bases. Alors, avant de partir, prenez le temps de réfléchir à votre rythme idéal : à quels moments de la journée êtes-vous le plus concentré ? Quand préférez-vous faire vos calls ? Combien d’heures souhaitez-vous vraiment travailler par jour ?
Ces réponses vont vous aider à bâtir un planning réaliste, et surtout vivable.
L’objectif, ce n’est pas de remplir chaque minute de la journée, mais de vous créer des plages de travail claires, bien délimitées. Cela peut être deux sessions de 2 heures par jour, ou trois blocs plus courts selon votre emploi du temps. Ce qui compte, c’est de savoir à quel moment vous travaillez… et à quel moment vous décrochez.
Autre point essentiel : laissez-vous de la marge. On ne contrôle pas toujours les horaires de transport, la qualité du Wi-Fi ou les imprévus qui viennent chambouler une journée bien lancée. En prévoyant un peu de souplesse, vous évitez de courir après le temps.
En clair, voyez votre planning comme une base de lancement. Il doit vous permettre d’avancer sereinement, sans vous enfermer. Parce que votre but, ce n’est pas juste d’être productif coûte que coûte… c’est de travailler intelligemment, tout en savourant pleinement l’endroit où vous êtes.
2. Faire une checklist spéciale “Travail nomade”
Ce n’est pas juste une histoire de confort, mais bien de pouvoir assurer vos missions dans de bonnes conditions, où que vous soyez. Une prise incompatible, une batterie à plat ou un casque oublié, et c’est tout votre planning qui peut partir en vrille. D’où l’importance, avant chaque départ, de vous créer une checklist claire et complète, pensée pour votre quotidien de travailleur nomade.
L’idée, c’est de regrouper en un seul endroit tout ce dont vous avez besoin pour travailler efficacement, sans mauvaise surprise une fois sur place. Cette checklist, vous pouvez bien sûr la personnaliser avec le temps, en fonction de vos habitudes et de vos outils. Mais voici une bonne base pour ne rien oublier.
A. Matériel essentiel

- Votre ordinateur portable (ça va de soi, mais ça mérite d’être coché noir sur blanc).
- Son chargeur, évidemment, ainsi que les éventuels accessoires nécessaires (dongle, câble USB-C, adaptateur secteur spécifique…).
- Un adaptateur de prises universel, surtout si vous changez de pays. Les standards varient énormément selon les destinations, et vous n’en trouverez pas partout à la dernière minute.
- Une batterie externe puissante, qui peut recharger votre téléphone et/ou votre ordinateur (idéal pour les longues journées de déplacement ou en cas de coupure de courant).
B. Équipement audio & communication
- Un casque ou des écouteurs avec micro de bonne qualité, surtout si vous faites des visios régulièrement. Rien de pire que de dépendre du micro intégré de votre ordi dans un environnement bruyant.
- Un outil de visio fiable préinstallé et testé (Zoom, Google Meet, etc.), ainsi que des applications de messagerie synchronisées (Slack, WhatsApp pro, etc.).
C. Connexion & sauvegarde
- Une connexion internet stable est indispensable. Pensez à vous équiper d’une carte SIM locale, d’un routeur wifi de poche ou d’un plan data international si vous changez souvent de pays.
- Un disque dur externe ou une clé USB pour vos sauvegardes manuelles, même si vous utilisez déjà le cloud.
- Et bien sûr, assurez-vous que vos outils de travail sont bien synchronisés dans le cloud (Google Drive, Notion, Dropbox…), pour accéder à vos documents même si vous changez d’appareil ou de connexion.
D. Les petits plus
- Un carnet ou un bloc-notes pour les idées qui fusent quand le wifi ne suit pas.
- Une souris (si vous détestez bosser avec le trackpad), voire un petit support d’ordi pour améliorer votre posture.
- Une multiprise compacte, très utile dans les logements où il n’y a qu’une seule prise libre.
- Et quelques câbles de rechange (USB-C, Lightning, etc.).
La checklist peut sembler longue, mais elle vous fait surtout gagner un temps fou, évite le stress et vous assure d’arriver à destination avec l’esprit léger. Une bonne organisation matérielle, c’est un peu comme une assurance voyage de la productivité, on espère ne pas en avoir besoin tous les jours, mais on est bien content de l’avoir sous la main.
3. Préviens ton équipe ou tes clients
Avant de faire vos valises, prenez un petit moment pour informer vos clients ou vos collaborateurs de vos dates de déplacement, des éventuels décalages horaires, et surtout… de ce qui ne changera pas. Oui, parce que voyager ne veut pas dire disparaître de la circulation. Si vous continuez à travailler, autant le poser clairement.
Expliquez leur par exemple :
– À quels horaires vous serez joignable (surtout s’il y a un décalage avec votre fuseau habituel)
– Si vous prévoyez quelques jours off ou non (et lesquels)
– Si vos délais habituels sont maintenus
– Comment vous comptez assurer le suivi (visioconférences, emails, outils collaboratifs…)
En clair, rassurez-les. Personne n’aime avoir l’impression qu’un freelance ou un collaborateur devient soudain flou ou moins disponible. Mais si vous anticipez, que vous êtes transparent et que vous montrez que tout est sous contrôle, alors vous continuez de dégager une image pro, fiable… même avec les pieds dans le sable.
Note : Je vous recommande de programmer un message d’absence personnalisé (même si vous restez actif). Ça peut être aussi simple qu’un message automatique sur vos mails indiquant vos horaires, votre fuseau horaire, et un délai de réponse réaliste.
II. En route : les bons réflexes pendant le déplacement
Vous voilà enfin sur la route, c’est le moment de mettre en place quelques réflexes pour garder le cap, même en déplacement.
1. Profite des transports pour avancer sur les petites tâches

Les transports, c’est souvent un moment de flottement, entre l’attente et les trajets eux-mêmes. Et pourtant, c’est aussi une excellente occasion pour avancer sur certaines tâches plus petites, mais non moins importantes. On oublie trop souvent que ce temps peut être productif, si on l’utilise à bon escient.
Le secret, c’est de ne pas vouloir attaquer des projets trop complexes pendant ces moments. On parle ici des tâches simples, rapides et qui ne nécessitent pas forcément une connexion ultra-stable.
Par exemple, vous pouvez vous occuper de répondre à vos emails, préparer des briefs ou des notes ou encore peaufiner des documents avant vos meetings.
Ce n’est pas grand chose qu’on se le dise. Bien sûr, vous ne pouvez pas tout faire, mais ces petites tâches finiront par s’accumuler et vous faire gagner un temps précieux. De plus, ça permet de démarrer la journée (ou la semaine) sur une note productive, ce qui n’est pas négligeable.
2. Optimisez votre espace de travail mobile
Quand on travaille en déplacement, on n’a pas toujours droit à un bureau spacieux, une chaise ergonomique et une vue sur mer (même si on ne dirait pas non). Parfois, c’est une table bancale dans un café bruyant, le rebord d’un lit d’hôtel ou un coin tranquille dans un aéroport. Bien souvent, ce n’est pas la qualité du matériel qui fait la différence, mais plutôt la manière dont vous exploitez l’espace disponible autour de vous.
Essayez de créer une petite bulle de travail, même symbolique. Une table claire, vos affaires bien rangées, un casque anti-bruit si nécessaire.
N’oubliez pas non plus que votre posture joue beaucoup. Pas besoin de vous contorsionner dans une position inconfortable. Si la table est trop basse, surélevez votre ordinateur avec ce que vous avez sous la main. Si vous sentez que votre dos commence à grincer, accordez-vous une vraie pause, même courte. Votre corps vous dira merci, et votre concentration aussi.
III. Sur place : trouver son rythme entre boulot et dolce vita
Ah, ça y est, vous avez posé vos valises, le soleil tape gentiment sur les volets et l’appel d’un bon café en terrasse commence déjà à se faire sentir. Mais… il va quand même falloir travailler un peu. Pas de panique, on va voir ensemble comment trouver le bon rythme.
1. Travaille en blocs courts mais efficaces
Au lieu de vous épuiser à courir après des heures de concentration que vous n’aurez pas, changez de stratégie. L’idée, c’est de travailler par petites doses, mais avec de la vraie concentration. Des sessions courtes, bien cadrées, où vous êtes focus à 100 %, puis basta. On ferme l’ordinateur et on passe à autre chose.
Le bon format ? Entre 45 minutes et 1 heure, max. Pendant ce temps, vous vous y mettez à fond, sans distraction.
Si vous le pouvez, programmez vos blocs le matin. C’est souvent le moment où vous êtes le plus alerte, et ça vous permet de libérer l’après-midi pour des activités plus douces, plus sociales ou plus touristiques.
2. Prenez de vraies pauses

En voyage, une vraie pause, c’est d’offrir à votre cerveau un vrai moment de déconnexion. Prenez cette opportunité pour vous immerger dans le moment présent. Une pause, c’est l’occasion rêvée de sortir de votre bulle numérique et de vous reconnecter à l’environnement qui vous entoure.
Vous êtes dans un nouvel endroit, c’est le moment de prendre le temps de vous perdre un peu. Profitez-en pour flâner dans un quartier que vous ne connaissez pas, ou même vous poser un moment dans un parc à proximité. Ce type de pause, où vous sortez, respirez l’air frais et profitez de l’endroit, permet à votre esprit de se régénérer pleinement.
Évitez les petites distractions électroniques et au lieu de scroller, mettez à profit les fenêtres et autres baies vitrées de votre lieu de vacances pour observer et vous détendre un peu. Il faut croire qu’une une vraie pause n’a finalement pas besoin d’être longue pour être efficace.
3. Laissez place à l’imprévu (sans culpabiliser)
Vous avez peut-être planifié votre journée de manière méticuleuse, en vous promettant de cocher chaque tâche de votre to-do list. Mais, et c’est là toute la beauté du voyage, la vie a une façon bien à elle de vous surprendre.
Alors laissez tomber la pression. Le travail nomade, c’est aussi savoir accepter l’imprévu et laisser place à la spontanéité.
Accepter un moment d’improvisation, c’est aussi nourrir votre créativité et vivre pleinement l’expérience. Au lieu de vous bloquer sur cette petite tâche que vous n’avez pas encore terminée, profitez de l’opportunité d’une rencontre imprévue ou d’une activité qui vous sort de votre routine habituelle.
L’idéale, selon moi est d’avoir toujours des petits créneaux “tampon” dans votre planning, un espace respirable pour rattraper ce qui a sauté sans devoir faire une croix sur votre soirée.
Qui sait, certains de ces imprévus finiront peut-être par devenir vos meilleurs souvenirs.
4. Faites attention au matériel que vous gardez sur vous
Une erreur qui m’aura coûté un casque à 250€ durant un de mes voyages au Brésil. Un beau modèle, tout neuf, qui n’aura servi qu’à décorer le fond de mon sac. Je l’avais embarqué “au cas où”… Sauf que voilà, quand on est sur la route, plus on transporte, plus on s’expose.
Dans certains pays, un bagage qui vaut l’équivalent de deux mois de salaire attire forcément l’attention. Les vols ne sont pas rares, surtout dans les gares, les bus ou les cafés touristiques.
Même sans parler de vol, il y a la fatigue, le poids, les objets qui s’abîment, qu’on oublie, qu’on casse parce qu’on les traîne de ville en ville. Vous avez beau avoir toute la meilleure volonté du monde, après 10 heures de trajet ou vous avez enchaîné les visites et les transports, le cerveau n’a pas envie d’ouvrir Notion ou de faire un call client.
Depuis j’adapte TOUJOURS, la quantité et le matériel que je prends selon le pays que je visite et le temps que j’y reste, quit à laisser derrière moi mon nouveau casque Bluetooth pour n’emporter que de simples écouteurs sans fil, beaucoup moins encombrants.
V. Conclusion
Vous l’aurez compris, voyager tout en travaillant, c’est un rêve pour beaucoup et une réalité un peu plus complexe qu’elle n’y paraît.
Il ne s’agit pas de tout contrôler, ni de tout relâcher. Mais plutôt d’apprivoiser un nouveau rythme, celui qui laisse la place à la spontanéité sans sacrifier ses objectifs. Parce qu’au fond, le vrai luxe du travail nomade, ce n’est pas d’envoyer un mail depuis une plage de rêve. C’est de se sentir pleinement libre et aligné, que ce soit dans un café bruyant à Lisbonne ou sous une véranda au milieu de Bali.
Alors, si vous sentez l’appel du large, suivez-le. Ce mode de vie demande des ajustements, c’est vrai, mais il offre aussi une richesse que ni un bureau, ni une routine ne pourront égaler.
Maintenant, allez-y. Le monde vous attend.