octobre 16, 2025
personne assise seule sur bureau avec derriere une ombre grande humaine qui regarde

Syndrome de l’imposteur et procrastination : Comment faire ?

Cela fait déjà bien longtemps que vous attendez le moment idéal pour vous y mettre, pas vrai ? De toute évidence, aujourd’hui ressemble à hier… Un mauvais jour où vous n’êtes pas dans votre assiette, pour une autre raison bancale qui vous rassure. Une excuse de plus, presque automatique, qui apaise sur le moment, mais qui laisse un goût amer en fin de journée.

Au fond, vous savez que ce n’est pas la bonne occasion qui vous manque, mais le courage d’avancer malgré tout. De vous jeter à l’eau, même si ce n’est pas parfait. Vous vous demandez si ce que vous faites vaut quelque chose, si vous êtes crédible, si vous allez être jugé.

Alors vous attendez. Un peu. Puis beaucoup.

Je vous rassure, ce n’est ni un manque de volonté ni de la paresse. C’est simplement un combat intérieur. Un mélange de procrastination et de syndrome de l’imposteur qui vous pousse à remettre à demain ce que vous pourriez faire aujourd’hui. Non pas parce que vous n’en avez pas envie, mais parce que, quelque part, vous avez peur de ne pas être à la hauteur.

C’est pourquoi, et après en avoir moi-même fait les frais, j’ai rassemblé pour vous mes astuces pour mieux comprendre ce qui vous freine, et enfin passer à l’action.

I. Comprendre le lien entre syndrome de l’imposteur et procrastination

Avant de pouvoir surmonter le syndrome de l’imposteur et la procrastination, il est essentiel de comprendre comment ces deux phénomènes s’entrelacent. Souvent perçus séparément, ils sont en réalité profondément liés et se nourrissent mutuellement.

D’abord, le syndrome de l’imposteur est une forme de doute qui touche beaucoup plus de personnes qu’on ne le pense, surtout celles qui réussissent. Ce n’est pas une simple inquiétude passagère, mais une conviction irrationnelle que vous ne méritez pas votre succès.

Cette peur de l’échec est souvent associée à la crainte d’être découvert comme un imposteur, quelqu’un qui a trompé les autres sur ses capacités. Pourtant, même les personnes les plus accomplies, avec un parcours impressionnant, peuvent être frappées par ce syndrome. Elles vivent dans la peur constante que quelqu’un découvre qu’elles ne sont pas aussi compétentes qu’elles semblent l’être.

Vous remettez à plus tard des actions qui vous semblent risquées, par crainte que le résultat ne soit pas à la hauteur de ce que vous attendez de vous-même.

Le paradoxe ici, c’est que la procrastination vous empêche d’avancer, mais c’est en agissant que vous dissipez la peur du jugement. Donc, plus vous procrastinez, plus vous renforcez ce sentiment de ne pas être capable, et vice-versa.

II. Les signes qui ne trompent pas

Maintenant que vous comprenez mieux la façon dont la procrastination et le sentiment d’imposture s’alimentent mutuellement, il est temps de voir si, sans le vouloir, vous en portez déjà les signes. Voici quelques exemples, où les deux s’entremêlent.

1. Vous refusez les opportunités « trop belles pour vous »

femme avec main tendu avec dessus un post it colle

C’est l’exemple qui me parle le plus étant auto entrepreneur depuis quelques années déjà. il m’est déjà arrivé de refuser volontairement de belles opportunités (certaines que je regrette encore…). Pas officiellement, bien sûr. Je trouvais toujours une excuse valable. Le timing n’était pas bon, j’étais déjà sur un autre projet, ou le client ne me “correspondait pas”. La vérité, c’est que je procrastinais ce qui comptait vraiment pour moi, par peur de ne pas être à la hauteur. Ce n’était pas un manque d’envie, mais une fuite déguisée.

2. Vous refusez de demander de l’aide

Vous avez du mal à demander de l’aide, à déléguer, ou même à poser des questions. Pourquoi ? Parce que vous craignez qu’en admettant un besoin ou une faiblesse, les autres réalisent que vous n’êtes pas si compétent que ça. Vous préférez vous débrouiller seul, quitte à y passer plus de temps ou à faire des erreurs, juste pour éviter le regard des autres sur vos zones d’ombre.

3. Vous choisissez toujours le silence

Un autre comportement plus discret cette fois-ci, c’est l’auto-silence. Vous avez des idées, des opinions, peut-être même une expertise, mais vous préférez vous taire, éviter de publier sur les réseaux ou de prendre la parole sur un sujet. Par peur de ne pas être à la hauteur ou de dire quelque chose de « pas assez intelligent ».

4. Vous apprenez encore (et encore)

cahier ouvert sur un bureau desorganise

Enfin, il y a aussi la fuite vers l’apprentissage. Vous enchaînez les formations, les livres, les webinaires… non pas par curiosité, mais parce que vous ne vous sentez jamais assez prêt. Vous vous dites qu’il vous manque toujours une compétence, un savoir ou une certification. C’est une forme de procrastination bien déguisée, parce qu’elle donne l’illusion d’être productif, alors qu’en réalité, elle vous retarde.

III. Reprendre le contrôle face à la peur

On a fait un bon bout de chemin ensemble jusque-là. Maintenant qu’on a mis en lumière les rouages du syndrome de l’imposteur et de la procrastination, il est temps pour moi de vous donner les astuces pour reprendre le dessus.

1. Rationnaliser l’échec prétendu

Il est fréquent d’associer l’échec à quelque chose de visible, comme un projet qui s’écroule ou une décision mal calculée. Pour ma part, le plus gros échec est celui de ne rien faire, non pas parce que vous ne saviez pas quoi faire, mais parce que la peur de mal faire vous a paralysé.

Pourtant, ce que vous appelez l’“échec”, c’est souvent un scénario imaginaire, un film catastrophe dans votre tête, produit par votre propre anxiété. Vous anticipez la honte, le rejet et le regard des autres.

Bien que ne rien faire, soit aussi un choix. C’est choisir de rester à la même place, enterrer ses idées, ses projets et ses envies. Cependant, combien d’entre vous se sont déjà reproché d’avoir laissé passer une chance, bien plus que d’avoir échoué à en saisir une ?

La clé, c’est de remettre un peu de logique là-dedans. Rationnaliser l’échec, c’est replacer chaque expérience dans une perspective plus juste. Un projet qui n’aboutit pas comme prévu n’est pas un verdict sur votre valeur ou vos capacités. Ceux qui réussissent durablement ne sont pas ceux qui évitent l’échec, mais ceux qui savent l’intégrer, l’analyser et s’en servir pour ajuster leur trajectoire.

Alors, autant éviter de nourrir de futurs regrets en avançant pas à pas vers vos objectifs, même quand c’est difficile.

2. Votre définition de la perfection est propre à vous même

Il m’a fallu du temps pour le comprendre, mais la perfection, ce n’est pas un standard universel gravé dans le marbre. C’est souvent une image que vous vous êtes construite seul, sans même vous en rendre compte. Une exigence intérieure qui ne correspond à aucune attente réelle, si ce n’est la vôtre.

Et c’est là que ça coince.

Parce que cette définition, vous ne l’avez pas choisie consciemment. Elle s’est formée au fil des expériences, des comparaisons, des critiques qu’on vous a faites un jour et qui vous ont marqué plus que vous ne le pensiez. Du coup, vous vous retrouvez à viser un niveau que vous jugez “normal”, alors qu’en réalité, il frôle l’impossible.

Ce qui vous semble “pas assez bien” peut suffire (même impressionner) quelqu’un d’autre. Ce que vous percevez comme une faiblesse, d’autres ne le voient même pas. Vous vous imposez un niveau d’exigence que vous ne demanderiez probablement jamais à quelqu’un d’autre. Alors, si vous n’exigeriez pas cette même perfection de la part d’un ami ou d’un collègue, pourquoi vous la réclamer à vous-même ?

Ainsi, il faut accepter que vos attentes sont souvent démesurées et qu’il vaut mieux viser l’efficacité plutôt que la perfection pour avancer.

3. Si on vous a choisi c’est que vous êtes meilleur que la majorité

tableau avec emojis dessine sur tableau a craie

Dans un monde comme le nôtre où la compétition est rude, on ne choisit pas au hasard. Que ce soit un recruteur, un client ou un responsable, ils ont passé du temps à évaluer plusieurs profils avant de poser leur choix sur vous. Cela veut dire que, sur le papier et dans la réalité, vous êtes meilleur que beaucoup d’autres.

Cela ne signifie pas que vous êtes parfait, ni que vous ne devez pas progresser. Mais il est essentiel de ne pas sous-estimer votre valeur.

Accepter cela, c’est déjà faire un grand pas vers la confiance en soi.

Plutôt que de vous focaliser sur ce que vous n’êtes pas ou ne savez pas faire, appuyez-vous sur ce qui vous a permis d’être choisi. Ne perdez pas de vue que la plupart des gens ont, eux aussi, leurs failles et leurs doutes, mais continuent d’avancer malgré tout. Vous êtes là parce que vous le méritez, alors acceptez-le et construisez à partir de cette base solide.

4. Parler en autour de vous

Parler de ce que vous traversez n’est pas toujours simple, je vous l’accorde. Pourtant, garder tout pour soi ne fait qu’amplifier ce sentiment d’isolement que vous ressentez au fond de vous.

Alors, oser en parler, que ce soit avec des collègues, des amis, ou même un mentor, partager vos doutes et vos peurs permet souvent de se rendre compte que vous n’êtes pas seul. Au-delà du simple fait d’être écouté, parler de vos ressentis vous oblige aussi à mettre des mots sur ce que vous vivez.

Privilégiez quelqu’un de confiance, qui saura vous écouter sans jugement. Dans le cas où vous n’avez personne dans votre entourage, envisager un accompagnement professionnel peut vraiment faire la différence. Même si ce n’est pas facile, faites ce premier pas. Vous verrez, ça allègera déjà le poids qui pèse sur vos épaules.

5. (Ré)Organisez votre temps efficacement

femme contente decroche un post it sur mur

Gérer votre temps n’est pas seulement une question de planning, c’est surtout une manière de reprendre le contrôle sur vos journées sans vous sentir sous l’eau.

La première étape, c’est de connaître précisément où part votre temps. Vous seriez surpris de voir à quel point quelques heures “volées” ici et là finissent par s’accumuler. Notez pendant quelques jours toutes vos activités, sans tricher. Ce simple exercice vous permettra de visualiser vos vrais “voleurs de temps” et de mieux cibler ce que vous pouvez ajuster.

Ensuite, il faut apprendre à prioriser. Viser l’efficacité ne veut pas dire faire tout en même temps, mais concentrer votre énergie sur ce qui a vraiment de l’impact. Pour cela, utilisez des méthodes simples comme la matrice d’Eisenhower : distinguer l’urgent de l’important, et consacrer votre temps à ce qui avance vraiment vos projets.

Personnellement j’applique la méthode Pomodoro pour réaliser toutes mes tâches. Elle consiste à découper votre travail en sessions de 25 minutes, entrecoupées de courtes pauses. Ce format vous permet de rester concentré sans vous mettre à procrastiner ou vous épuiser. Je vous recommande cette astuce bien qu’il y’en ait d’autres alors à vous de trouver celle qui vous convient le mieux.

IV. Ce qu’il faut retenir

Si vous deviez garder une seule chose en tête après tout ça, c’est que procrastiner, douter, fuir, compenser, trop en faire ou pas assez… Ce sont des mécanismes de protection parfaitement naturels. Mais à long terme, ils vous coupent de votre potentiel, de vos envies, de ce que vous pourriez vraiment accomplir si vous arrêtiez de vous cacher derrière.

Beaucoup restent piégés dans ces schémas toute une vie sans jamais les remettre en question. Vous, vous avez commencé à mettre des mots dessus. Ce n’est pas rien, félicitations.

Cependant, il faudra du temps pour apprivoiser vos peurs, reconnaître vos automatismes et reconstruire une relation plus juste avec vous-même. Alors, en attendant, accordez-vous le droit d’évoluer. Pas dans la peur de l’échec, mais dans l’envie d’aligner enfin ce que vous faites avec ce que vous valez vraiment.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *