6 Types de Procrastination et leurs Solutions

Associée la plupart du temps à la paresse, la procrastination est aujourd’hui la tendance la plus redoutée des travailleurs et télétravailleurs modernes que nous sommes.

Souvent accompagnée par des excuses sur votre état de santé, votre motivation ou bien la énième tâche jugée importante à faire dans votre habitat au moment opportun, la procrastination peut se manifester pour éviter une tâche désagréable ou par simple manque de motivation. Elle peut prendre diverses formes et avoir des impacts négatifs sur votre productivité et votre bien-être.

C’est pourquoi nous explorerons les cinq types de procrastination les plus courants en identifiant leurs caractéristiques spécifiques et en proposant des solutions pratiques pour les surmonter.

I. Le Rêveur

Le rêveur est le type de procrastinateur qui préfère imaginer et planifier plutôt que de passer à l’action. Ces individus ont souvent de grandes idées et des visions ambitieuses, mais ils ont du mal à les concrétiser. Leur esprit est constamment occupé par des projets futurs, mais ils peinent à faire le premier pas.

Le rêveur peut passer des heures à visualiser le succès sans jamais se lancer dans les actions nécessaires pour y parvenir. Cette procrastination peut être alimentée par la peur de l’échec ou par un stress paralysant.

Solution : Pour surmonter cette forme de procrastination, il est essentiel de transformer les rêves en objectifs concrets :

1. Ne travailler que sur un seul et unique projet sans en démarrer d’autres : Appelé couramment le syndrome de l’objet brillant, je suis moi-même passé par là avec ce besoin de changer mes objectifs sans arrêt dès qu’une idée de business m’intéressait. La réalité est qu’en voulant travailler sur tout, je ne travaillais sur rien.
2. Passer à l’action maintenant : Je comprends cette peur de vous manquer, vous en avez peut-être honte et c’est tout à fait normal. Et alors ?! Rappelez-vous que votre temps sur Terre est limité et il en est de même pour tous les haters qui se moqueront de vous. Dans le pire des cas, vous aurez au moins l’audace qui manquait aux 99 % des autres qui ne se sont jamais mouillés (et qui ne se mouilleront probablement jamais).

II. Le Perfectionniste

Le perfectionniste est un procrastinateur qui a du mal à commencer ou à terminer des tâches parce qu’il veut que chaque détail soit absolument parfait. Cette forme de procrastination est souvent alimentée par une peur intense de l’échec et un besoin profond de validation. Le perfectionniste se fixe des standards extrêmement élevés et irréalistes, ce qui le conduit à des niveaux de stress élevés et à une paralysie de l’action.

Le perfectionniste passe énormément de temps à planifier, à analyser et à vérifier chaque aspect de son travail. Avant même de commencer une tâche, il peut consacrer des heures, voire des jours, à la recherche d’informations ou à l’organisation de ses idées. Lorsqu’il se lance finalement dans la tâche, chaque détail doit être minutieusement vérifié et revérifié, ce qui ralentit considérablement le processus. Cette quête de perfection finit souvent par devenir contre-productive, car le perfectionniste n’est jamais satisfait de son travail et trouve toujours des éléments à améliorer.

La procrastination du perfectionniste se manifeste également par une paralysie par l’analyse. Il passe tellement de temps à envisager toutes les possibilités et à évaluer toutes les options qu’il n’arrive jamais à prendre une décision ou à passer à l’action. Ce comportement conduit à des retards constants et à une accumulation de tâches non terminées, ce qui génère encore plus de stress et d’anxiété.

Solution : Vous devez trouver sans les confondres un équilibre entre la qualité du travail et l’efficacité : 

1. Rationner votre temps de réflexion : N’accorder qu’une heure au maximum pour planifier et décomposer vos projets puis démarrer même si vous n’avez pas encore fini : Garder à l’esprit que tout peut arriver comme un changement de plan que vous ne pourrez pas toujours anticiper.
2. Solliciter des avis extérieurs : Cela peut aider à identifier les aspects qui nécessitent réellement des améliorations et ceux qui sont déjà satisfaisants. Cela permet de sortir de sa propre perspective critique et de reconnaître la valeur du travail accompli.

III. Le Débordé

Le débordé est un procrastinateur qui se retrouve constamment submergé par une multitude de tâches et de responsabilités. Il s’agit souvent de personnes qui ont du mal à dire non, qui prennent plus de projets qu’elles ne peuvent gérer ou qui n’ont pas de système efficace pour organiser leur travail. Résultat : elles se retrouvent paralysées par l’ampleur de la tâche à accomplir et finissent par remettre à plus tard ce qui pourrait être fait aujourd’hui.

Les débordés se sentent souvent stressés et dépassés. Ils jonglent avec plusieurs tâches en même temps, ce qui conduit à une sensation de chaos et à une diminution de la qualité de leur travail. Cette surcharge peut entraîner une fatigue mentale et physique, ce qui aggrave encore leur procrastination. Le débordé a souvent du mal à prioriser ses tâches, ce qui le pousse à s’attaquer aux tâches les moins importantes ou les plus faciles, laissant de côté les tâches cruciales et urgentes.

Solution : Il est essentiel de mettre en place des stratégies de gestion du temps et des priorités.

1. Établir des priorités avec la Matrice d’Eisenhower : Cette matrice aide à classer les tâches en quatre catégories : urgent et important, important mais pas urgent, urgent mais pas important, et ni urgent ni important. En se concentrant d’abord sur les tâches urgentes et importantes, le débordé peut mieux gérer son temps et réduire son stress.
2. Apprendre à dire Non : Il est crucial de reconnaître ses limites et de ne pas accepter plus de tâches que l’on peut gérer. Dire non à des engagements supplémentaires permet de se concentrer sur les tâches déjà en cours et de les accomplir efficacement.

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IV. L’expert de crise

L’expert de crise est un procrastinateur qui excelle sous pression. Ces personnes ont tendance à reporter leurs tâches jusqu’au dernier moment, puis à se précipiter pour les accomplir lorsqu’elles deviennent urgentes. Elles trouvent souvent qu’elles travaillent mieux sous pression et qu’elles sont plus productives lorsque le délai est imminent. Cependant, cette méthode de travail peut être très stressante et entraîner une qualité de travail inférieure en raison du manque de temps pour la réflexion et la révision.

Les experts de crise se retrouvent souvent dans des situations d’urgence auto-infligées. Ils peuvent passer des jours, voire des semaines, à procrastiner sur une tâche importante, en se distrayant avec des tâches moins urgentes ou en évitant complètement le travail. Lorsqu’ils se rendent compte que le délai est proche, ils entrent en mode « crise », travaillant frénétiquement pour tout terminer à temps. Cette approche peut sembler efficace à court terme, mais elle peut mener à un épuisement professionnel et à des résultats insatisfaisants.

Solution : Vous devez apprendre à gérer votre temps, il n’y a pas vraiment de secret : 

1. Fixer des Mini-Échéances : Diviser les grands projets en petites étapes avec des mini-échéances peut aider à maintenir un rythme de travail constant. Cela permet de transformer une tâche gigantesque en plusieurs tâches gérables. Les applications de gestion de projet comme Asana ou Trello peuvent être utiles pour suivre ces mini-échéances.
2. Proposer des rendez-vous de suivi régulièrement : Une des méthodes pour éviter de sur-travailler lorsque l’échéance tappe à la porte est de proposer des rendez-vous de suivi avec votre client et/ ou vos supérieurs. L’idée est qu’ils puissent avoir de la visibilité sur la qualité produite, mais surtout vous obligera à donner le meilleur de vous même pour progresser avant le rendez-vous de suivi.

V. Le Fuyard

Le fuyard est un procrastinateur qui évite les tâches en se réfugiant dans des activités de distraction ou de diversion. Ce type de procrastination est souvent lié à des sentiments de peur, d’anxiété ou de manque de confiance en soi. Plutôt que de faire face à des tâches difficiles ou stressantes, le fuyard préfère se lancer dans des activités qui offrent un soulagement immédiat mais peu de valeur à long terme, comme regarder des vidéos en ligne, faire du shopping impulsif ou se perdre dans les réseaux sociaux.

Les fuyards ressentent souvent une aversion intense pour les tâches qu’ils trouvent intimidantes ou inconfortables. Cet évitement peut être motivé par la peur de l’échec, l’anxiété liée à la performance ou simplement par une faible estime de soi. Le fuyard utilise des distractions pour éviter de confronter ces émotions négatives, ce qui peut entraîner une accumulation de tâches non accomplies et un stress croissant à mesure que les délais approchent.

Solution : Voici quelques stratégies pour affronter les tâches difficiles : 

1. Relaxez vous : La pleine conscience et des techniques de relaxation peuvent aider à gérer l’anxiété et la peur liées à certaines tâches. Des exercices de respiration ou de méditation peuvent être utilisés pour réduire le stress et améliorer la concentration. 
2. Chercher de l’Aide : Parfois, parler de ses anxiétés ou de ses peurs avec un mentor, un collègue ou un ami peut aider à trouver des solutions et à obtenir du soutien. Également, n’ayez pas honte de demander de l’aide si une tâche vous bloque, c’est normal de ne pas savoir tout faire.

VI. Le Rebelle

Le rebelle est un procrastinateur qui résiste activement aux tâches et aux obligations perçues comme des contraintes ou des impositions. Ce type de procrastination est souvent alimenté par un sentiment de rébellion contre l’autorité ou les attentes, qu’elles viennent d’un supérieur hiérarchique, d’un enseignant, ou même d’une norme sociale ou familiale. Les rebelles procrastinent parce qu’ils ne veulent pas se sentir contrôlés ou dictés par d’autres.

Le rebelle éprouve une forte aversion pour les règles et les délais imposés. Il peut avoir tendance à remettre à plus tard les tâches qui lui sont assignées, en particulier celles qu’il trouve ennuyeuses ou sans intérêt personnel. Cette attitude peut mener à des conflits avec des supérieurs, des collègues ou des membres de la famille, ainsi qu’à une accumulation de tâches non accomplies, augmentant ainsi le stress et l’anxiété.

Le rebelle peut également ressentir un sentiment de satisfaction ou de plaisir à défier les attentes et à prouver qu’il peut fonctionner en dehors des règles établies. Cependant, cette approche finit souvent par se retourner contre lui, car elle peut nuire à sa carrière, à ses relations personnelles et à sa santé mentale.

Solution : Trouver des moyens de travailler de manière autonome tout en respectant les obligations : 

1. Comprendre la Motivation Intrinsèque : Identifier ce qui motive personnellement le rebelle peut l’aider à trouver un intérêt ou une signification dans les tâches à accomplir. Se concentrer sur les aspects de la tâche qui correspondent à ses valeurs ou ses intérêts personnels peut transformer une obligation en une opportunité.
2. Communiquer ouvertement : Exprimer ses sentiments de frustration ou de rébellion de manière constructive peut aider à améliorer les relations avec les supérieurs et les collègues. La communication ouverte permet de trouver des compromis et des solutions qui conviennent à toutes les parties impliquées.

Ce qu’il faut retenir

Vous l’aurez compris, la procrastination est un phénomène beaucoup plus complexe qu’on imagine. Pour chacune, les solutions énumérées ont fait leurs preuves chez de nombreux procrastinateurs mais ne sont pas forcément celles qui seront adaptées à vous. Il sera de votre ressort de tester des méthodes par vous-même ; vous en retrouverez certaines sur ce même blog.

Cependant, identifier le type de procrastinateur que vous êtes vous donne déjà une première approche sur les causes et l’état d’esprit qui vous fait procrastiner à la maison ou au travail.